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OBJECTIF DU PARCOURS LITTÉRAIRE :

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L’incroyable et unique Sidonie-Gabrielle Colette, écrivaine française toujours connue avec le nom de Colette, a vécu une vie énormément agitée à Paris. Le parcours que nous avons intitulé « Le scandale de Colette à Paris », offre la possibilité de découvrir quelques endroits parisiens où elle a laissé le souvenir de la liberté qui a entouré sa vie.

 

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1.- L’arrivée à Paris - 55 quai des Grands Augustins :

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Colette arrive à Paris en mai 1893, avec Henri Gauthier-Villars, son premier mari, à l’âge de vingt ans, tandis qu’Henri était quatorze ans plus âgé. Ils emménagent à la ville au 55 quai des Grands-Augustins, puisqu’Henri possède une maison d’édition à son nom qui occupe le rez-de-chaussée de l’immeuble. Il a une renommée importante, parce qu’outre être critique musical, il fait écrire des romans grand public par des « prête-plume ». Il est surnommé « Willy », et fait entrer Colette dans les milieux littéraires où elle a été très bien accueillie.

Le couple a vécu dans les Grands Augustins quelques semaines, au dernier étage de la maison d’édition Gauthier-Villars. Curieusement, Colette a détesté cet endroit.

 

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2.- 28 Rue Jacob :

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La deuxième résidence où le jeune couple s’installe est située dans la rue Jacob. Deux mois plus tard son arrivé, ils ont déménagé au 28 de la rue Jacob en juin 1893, dans l’appartement situé au troisième étage du bâtiment en fond de parcelle, dont certaines fenêtres donnent sur la cour du 21, rue Visconti.

C’était à cette époque que Willy, à court d’argent, demande à sa femme de participer à son "industrie littéraire" en écrivant ses souvenirs d’enfance. En conséquence, Claudine à l’école signée par Willy a connu en 1900 un succès rapide.

Actuellement, une plaque commémorant le passage de Colette rue Jacob a été posée sur la façade du 28 et inaugurée le vendredi 6 mars 2009 par Jean-Pierre Lecoq.

En outre, à différence de la rue des Grands Augustins, Colette gardera un souvenir vivace de la rue Jacob, autant qu’elle l’évoque à plusieurs reprises dans son œuvre littéraire :

Dans « Claudine à Paris » (1901), l’auteur décrit son héroïne en train de regarder la cour du 21, rue Visconti par sa fenêtre du 28, rue Jacob :

« J’ai commencé à m’intéresser aux bruits de la cour. Une grande cour maussade ; au bout le revers d’une maison noire. Dans la cour, des petits bâtiments sans nom à toits de tuiles, des tuiles…, comme à la campagne. Une porte basse, obscure, ouvre, me dit-on, sur la rue Visconti. Cette cour, je ne l’ai vu traverser que par des ouvriers en blouse et des femmes en cheveux, tristes avec cet affaissement du buste sur les hanches, à chaque pas, spéciale aux créatures éreintées. Un enfant y joue, silencieux, toujours tout seul, appartenant, je pense, à la concierge de ce sinistre immeuble. En bas chez nous – si j’ose appeler « chez nous » cette maison carrée plein de gens... »

 

Dans Mes Apprentissages, écrit en 1936, Colette aussi évoque ses souvenirs de la rue Jacob et décrit les arbres du Bois Visconti, qu’elle aurait pu apercevoir de chez elle :

« La plupart des maisons qui bordèrent la rue Jacob, entre la rue Bonaparte et la rue de Seina, actent du XVIII siècle. Le seul danger que j’aie couru rue Jacob était l’attrait de l’ombre, les brèves échappées d’air libre, quelques rafales de grêle printanières se ruant par la fenêtre ouverte, l’odeur vague des lilas invisibles venue du jardin voisin.

Ce jardin, je n’en pouvais entrevoir, en me penchant très fort su l’appui de la fenêtre, que la pointe d’un arbre. J’ignorais que ce repaire de feuilles agitées marquait la demeure préférée de Remy de Gourmont et le jardin de son « amazone ».»

 

3.- 93 Rue Courcelles :

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La rue de Courcelles est une voie des 8e et 1e arrondissements de Paris et en 1901, Colette et Willy ont emménagée au 93 rue de cette rue. Plus tard, en 1902, au 177 bis rue de Courcelles, à la même époque où Marcel Proust, qui dira avoir pleuré en lisant Colette, a habité chez ses parents au N°45 de la rue. C’est là que Proust commence à traduire l’œuvre de l’anglais John Ruskin.

 

4.- Le Moulin Rouge – Colette dans la période de music-hall :

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Entre 1906 et 1912, la jeune écrivaine s’est révolutionnée et monte des numéros de mimes orientaux. Dorénavant, commencera sa période de libération. Elle poursuivait avec persévérance son métier de mime et, occasionnellement de comédienne, étant devenu son principal gagne-pain. Cependant, c’est le scandale du Moulin Rouge qui a donné pied à la nouvelle actrice à ouvrir son étape dans les music-halls :

Colette a connu Mathilde de Morny, marquise de Belbeuf, souvent surnommée  « Missy », et c’est Missy qui l’a introduite dans le monde des cabarets et la nuit. Par conséquent, pour débuter dans sa carrière d’actrice, l'année 1907, le Moulin Rouge programme Rêve d’Egypte : « La mise en scène de Rêve d'Egypte est d'une exactitude rigoureuse et Mme Colette Willy a passé plusieurs journées entières au musée du Louvre à étudier les mosaïques de l’époque » précise Le Figaro du 30 décembre 1906. La pantomime était caractérisée par Colette et Missy et la grande surprise est venue à la fin de la pièce, lorsqu’elles échangent un fougueux baiser. C'est le scandale.

En raison de cela, l’auteure commence à sortir avec sa copine de music-hall, Missy, et divorce Willy. Elle a vécu plusieurs aventures avec des femmes en parallèle à ses représentations dans des lieux iconiques comme le Bataclan ou le Moulin Rouge. C’est cette expérience qui va lui inspirer son ouvrage L’envers du music-hall (1913).

 

5.- Un nouvel mari - 57 Rue Cortambert :

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En laissant en arrière les amours saphiques, Colette rencontre en 1911 Henry de Jouvenel au journal Le Matin pour lequel elle travaille. Elle emménage avec lui au "chalet", 57 rue Cortambert à Passy, dans le 16ème arrondissement de Paris. Elle l’épouse en décembre 1912 et fait de fréquent séjours dans le château familial de Castel-Novel, près de Brive.

Aux débuts du XXème siècle, en promenant par la Rue Cortambert, on retrouverait Colette, romancière et journaliste célèbre, dans son chalet suisse accompagnée d’Henry de Jouvenel, le fringant rédacteur en chef de Le Matin, journal pour lequel elle travaille. Il faut imaginer, car il a disparu, un chalet au bois vermoulu et couvert de vigne vierge, situé sur les hauteurs de Paris, entre le Trocadéro et la Muette, très précisément au 57 de la rue Cortambert, alors boisée, feuillue, fleurie et même ronceuse.

Elle y a vécu dès 1911 jusqu’à 1916, et en août 1914, dans un Paris abandonné par les hommes partis au front, elle a installé une sorte de phalanstère féminin où elle fait venir ses amies les plus proches. Il y avait Marguerite Moreno, la comédienne, Annie de Pène, la chroniqueuse et « presque sœur » et Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma. Ces rencontres de femmes libres qui portent les cheveux courts sont décrites et racontées dans Colette et les siennes, livre écrit par Dominique Bona en 2017.

 

6.- Un passage au Matin – Colette est aussi journaliste :

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Henry de Jouvenel et Colette se sont connus au journal Le Matin. Fatiguée des spectacles de music-hall, l’écrivaine se lance dans le journalisme, domaine dans lequel elle excelle grâce à ses talents de reporter. C’est alors dans les locaux du Matin, aux 3 et 9 boulevard Poissonnière que cette période se déroule. Colette est embauchée par Henry de Jouvenel, qui devient son mari en 1912. Lorsqu’elle est directrice littéraire, elle rencontre Léopold Marchand, avec qui elle met en scène son roman Chéri (1920).

De nous jours ce journal a disparu, cependant, il était situé dans le 10e arrondissement de Paris, au 6, boulevard Poissonnière, et ses locaux à la même adresse, aux numéros 3 à 9. Ainsi, on peut promener par le boulevard Poissonnière et imaginer Colette en train de traverser la rue et arriver à son travail, au période d’entre-deux guerres.

 

7.- Hôtel Claridge Paris :

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En 1931, Colette a vécu à l’Hôtel Claridge, situé dans le 74 de la célèbre avenue des Champs-Elysées. De cette époque on recueille l’image iconique où apparaît Colette assise sur le balcon de l’habitation. Au fond de la photographie on y voit les Champs-Élysées et la Tour Eiffel.

 

8.- Longue vie au Palais-Royal - 9 Rue de Beaujolais :

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C’est à proximité du Palais-Royal que Colette va passer la dernière partie de sa vie. Elle réside au numéro 9 de la rue de Beaujolais à partir de 1927 à 1929. Jusqu’en 1930, elle occupe l’entresol, qu’elle appelle "le tunnel". Maurice Goudeket, celui qui finira par être son troisième mari, a vécu dans sa "garçonnière" avenue du Président Wilson. Par conséquent, Colette retournera à 9 rue de Beaujolais en compagnie de Maurice en 1938, cette fois, au premier étage, dont les fenêtres donnent, de l’autre côté, sur les jardins du Palais Royal. Le couple a emménagé ensemble parce que pendant la Seconde Guerre Mondiale, Maurice était cherché par les Nazis et la bourguignonne le cache dans son appartement. Atteinte d’une arthrite sévère, son dernier mari l’aide beaucoup émotionnellement. Elle continue à écrire depuis son appartement qui donne sur les jardins du Palais-Royal.

 

9.- La librairie Jousseaume :

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Pendant sa vie au Palais-Royal, Colette a fréquenté la librairie Jousseaume, une des librairies la plus belles de Paris qui conserve son charme d’antan.

(Plus information dans le parcours des librairies.)

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10.- Le Jardin du Palais-Royale :

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Grâce à la proximité du jardin du Palais-Royal et sa résidence dans la rue Beaujolais, Colette a promené de nombreuses fois dans le jardin de son quartier. Depuis le 12 février de 2019, le Centre des monuments nationaux le présente comme « Le jardin des belles lettres ». Une initiative qui vise à honorer les deux écrivains et amis qui y avaient élu domicile et l'ont traversé ensemble au cours de nombreuses promenades, puisque Sidonie-Gabrielle a été accompagné d’un autre célèbre écrivain français pendant ses balades dans le jardin : le grand Jean Cocteau, qui vivra de fin 1940 à 1947 avec Jean Marais au 36, rue de Montpensier.

Le beau jardin du Palais-Royal est situé près des Tuileries, abrité par les galeries qui le protègent à la fois du vent et de la circulation. On peut lui attribuer le nom de jardin littéraire, attendu que les deux allées de part et d'autre du jardin ont été renommées. Celle adjacente à la galerie de Montpensier s'appelle désormais Allée Jean Cocteau et celle qui longe la galerie de Valois a pris le nom d'Allée Colette. En plus, on a mis des « Banc-Poèmes » qui accueillent sur chaque versant de leur dossier des citations gravées d'une jolie écriture blanche, dont neuf bancs sont consacrés à Colette mais aussi à neuf poétesses françaises et étrangères. Chaque citation de Colette fait écho à une autre auteure comme par exemple Andrée Chedid. Le même principe est fait pour l'allée Cocteau où neuf bancs sont dédiés au réalisateur du film La Belle et la Bête, auquel répondent neuf autres auteurs comme Stéphane Mallarmé.

 

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11.- Père-Lachaise - Un enterrement offert par l’État :

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L’iconique Colette meurt en 1954, tandis qu’elle réside encore rue du Palais-Royal. D’une façon surprenante, l’Eglise catholique lui refuse un enterrement religieux, à cause de sa sulfureuse vie. Cependant, ayant reçu la Légion d’honneur et appartenant à l’académie Goncourt, la France la célèbre. Ainsi, elle est la première femme à qui on accorde des obsèques nationales, avant d’être enterrée à Père-Lachaise. 

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