top of page

Les librairies et le monde éditorial parisien

OBJECTIF DU PARCOURS :

 

Étant donné la grande diversité de librairies qu’on trouve dans Paris, comme de locaux où les livres y ont un rôle fondamental, avec ce parcours on peut découvrir tous ses coins « littéraires », souvent cachés, dans la cité. C’est la chance pour visiter des monuments, librairies, bibliothèques et tout ce qui est lié à la littérature à partir d’une promenade à travers les rues parisiennes.

 

“ Dans les librairies, en général, j'ai remarqué que, souvent, ce sont les livres qui nous choisissent, nous appellent, et moi, qui ne suis pas enclin à me laisser dicter mes gestes ou mes pensées, là je me laisse alors volontiers faire, au milieu des livres. “

​

Madame Georges - Noëlle Châtelet

​

​

1.- Éditions Gallimard :

​

Les éditions Gallimard, appelées jusqu'en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu'en 1961 la librairie Gallimard, constituent un groupe éditorial français fondé par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard et est considéré l’une des plus importantes et influentes maisons d’édition française. Ces éditions ont été vraiment importants pour la littérature du XXe siècle et contemporaine, comprenant dans ses éditions trente-six prix Goncourt, trente-huit écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature et dix écrivains récompensés du prix Pulitzer.

En effet, le seul nom de Gallimard évoque un siècle de littérature française et étrangère. Gaston Gallimard a réuni les plus grands noms de la littérature, le plus souvent avant qu'ils ne deviennent célèbres. Parmi les auteurs illustres qui ont fait partie de la maison y ressortent Paul Claudel, André Gide, Marcel Proust, André Malraux, Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Raymond Queneau, Céline, Marguerite Duras et Le Clézio. À part, beaucoup des étrangers notables ont laissé leurs œuvres à mains des éditions Galllimard, comme Hemingway, Kafka, Faulkner ou Nabokov.

Curieusement, aux débuts de sa création, Gallimard n’était qu’un modeste comptoir d’édition fondé par une poignée de dandys et de lettres. En revanche, aujourd'hui la famille Gallimard réalise un chiffre d'affaires d’environ 300 millions d'euros et emploie 1300 personnes. Autour de l’histoire les Éditions Gallimard ont lancé des collections qui ont eu un grand succès : « Du monde entier » en 1931, la « Pléiade » en 1933, « Série Noire » en 1945, « Idées » en 1962, « Poésie » en 1966 et « Folio » en 1975. Il a aussi eu bénéfice du succès inattendu de Harry Potter qui a conforté l’indépendance financière et éditoriale de la maison.

En somme, Éditions Gallimard est un endroit fondamental dans le monde de l’écriture à Paris, puisqu’elles ont travaillé avec plusieurs des célèbres écrivains de l’époque et encore aujourd’hui continuent actives.

​
 

2.- Librairie Ulysse :

 

La librairie Ulysse, créée par Catherine Domain, membre de la Société des Explorateurs, du Club International des Grands Voyageurs, fondatrice du Cargo Club, du Club Ulysse des petites îles du monde et du Prix Pierre Loti, est située au 26, rue Saint Louis en l’Ile. Catherine a reçu une médaille de l’Ordre national du Mérite pour son activité. Après de nombreuses escapades, elle décide de devenir libraire et jette l’ancre en 1971 sur l’île Saint-Louis. Elle s’entoure de vagues de livres de voyage spécifiquement et invite toujours les lecteurs à bras ouverts. Tous les premiers mercredis de chaque mois, c’est l’apéro Cargoclub devant la boutique où les gens boivent et conversent sur des livres qu’ils ont aimés. La libraire raconte l’histoire de la boutique dans sa page web et elle explique l’origine du nom de la librairie : « Un matin en allant chercher le journal je lève le nez sur la librairie « Ulysse », référence à Joyce, au 35 de la rue Saint-Louis en l’île ».

Elle a décrit sa librairie comme la première spécialisée en voyages du monde :  « La première librairie spécialisée dans les voyages, au monde, était née. Certes il existait déjà des librairies sur les colonies... mais aucune librairie présentant tous les pays avec sur ses étagères : livres neufs, anciens, occasions, soldés, cartes neuves, anciennes, occasions. »

D’abord Ulysse était situé au 35 de la rue Saint-Louis en l’île et, vingt ans après, victime de la promotion immobilière comme beaucoup, s’est déplacée à sa localisation actuelle.


 

3.- Les bouquinistes autour de la Seine et le Pont Neuf :

 

Les bouquinistes de Paris sont l’autre des charmes parisiens, présents sur une grande partie des quais de Seine. Il s’agit des boîtes vert bouteille garnies de livres anciens, bandes dessinées ou ouvrages spécialisés, étant incontournables de la carte postale d’un Paris littéraire. Elles restent sur la rive droite, du pont Marie au quai du Louvre, et sur la rive gauche, du quai de la Tournelle au quai Voltaire.

Depuis le XVI siècle ou, encore plus tôt, au XIIe siècle des libraires juré, des marchands chargés de vendre des manuscrits originaux sous la surveillance de l’université de Paris, exposaient déjà une fois par an les livres manuscrits de leurs magasins dans des boutiques portatives.

Cependant, c’est avec la naissance de l’imprimerie que le commerce des livres est devenu important. Au XVIe siècle, des petits marchands colporteurs commencent à prendre possession des quais de Seine pour vendre leurs livres et, habituellement ils prenaient aussi le Pont Neuf, construit en 1606. Néanmoins, dès la moitié du XVIe siècle, le réglementent du commerce de livres à coup d’arrêts et de sentences interdisant leur présence.

Finalement, en 1789, le terme « bouquiniste » est accepté dans le dictionnaire de l’Académie Française et les marchands vivent une période prospère qui sont de plus en plus nombreux à se réunir sur le Pont Neuf. Le pont devient le centre de tous les divertissements : lectures publiques, animations musicales, spectacles de plein air, etc. En 1859, les services de l’Hôtel de Ville mettent en place des concessions permettant aux vendeurs d’installer les boîtes à des endroits fixes. Ainsi, années après années, le nombre des « libraires de la     Seine » ne cessent d’augmenter : 156 en 1892, 200 en 1900 lors de l’Exposition Universelle, même ils sont inscrits au Patrimoine de l’UNESCO en 1991. En 1930, la longueur des étalages est fixée à 8 mètres de long. Aujourd’hui, ce sont 3 km de livres anciens ou contemporains, gravures, timbres et autres revues qu’on peut arpenter.

Les bouquinistes sont un symbole iconique de Paris qui rapproche les livres aux citoyens qui son en train de promener près de la Seine.


 

4.- La Sorbonne :

 

La Sorbonne est située dans le Quartier Latin de Paris et depuis le XIIIe siècle, elle représente, en France et dans le monde, un haut lieu de l’intelligence et de la pensée critique, espace de savoir et de discussion.

Aujourd’hui elle est le siège de la chancellerie des universités et de l’académie de Paris. Le palais académique de la Sorbonne est en possession de prestigieux salons, galeries et amphithéâtres classés et conserve des chefs d’œuvre de la peinture, de la sculpture et des arts décoratifs du XVIIe et XIXe siècles, classés parmi les plus beaux du patrimoine français.

Dans notre promenade littéraire la Sorbonne constitue l’une des résidences scolaires où ont étudié plusieurs des auteurs célèbres et classiques de l’histoire française : Honoré de Balzac, Simone de Beauvoir, Henri Bergson, Robert Boileau, Érasme ou Raymond Queneau.


 

5.- Bibliothèque Mazarine :

 

La Bibliothèque Mazarine, dans le quartier de la Monnaie, est la plus ancienne bibliothèque publique de France. Ces origines sont liées aux collections personnelles du cardinal Mazarin (1602-1661), successeur de Richelieu et principal ministre de la minorité de Louis XIV. Actuellement, elle constitue une bibliothèque de grand établissement scientifique et littéraire, placée sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et rattachée à l'Institut de France. Elle a été organisée et développée par Gabriel Naudé, qui l’avait fait la bibliothèque privée la plus riche d'Europe. Néanmoins, le Fronde, connu comme la guerre des Lorraines en France (1648-1653) marque un coup d'arrêt dans le développement de la bibliothèque. Des années plus tard, après la mort de Mazarine, il décide de la léguer au collège des Quatre-Nations, qu’il fonde par testament en 1661, destiné à l'éducation de soixante jeunes gens originaires des quatre provinces (Alsace, Flandres, Roussillon et Pignerol) réunies au royaume. En plus, pendant la Révolution Française la bibliothèque est restée ouverte en raison de son caractère public, mais, le collège a fermé.

Dès nos jours, la bibliothèque compte aujourd'hui environ 600.000 volumes et est devenue un monument patrimonial. Elle comprend une ancienne beauté et une grande richesse culturelle, étant l’un des lieux littéraires parisiens le plus vieux.


 

6.- La Maison des Amis des Livres – 7 rue de l’Odéon :

 

La Maison des Amis des Livres, ouverte par Adrienne Monnier en 1915 au 7, rue de l’Odéon, a été la demeure de l’une des plus célèbres librairies parisiennes dans le monde entier, avec celle de Sylvia Beach. Adrienne Monnier a été une des grandes libraires de l'entre-deux guerres, à part d’un fervent soutien des plus grands écrivains, alors bien souvent ignorés ou méconnus. La librairie ouvre le 15 novembre 1915 : « Notre première idée était très modeste : nous ne cherchions qu'à mettre sur pied une librairie et un cabinet de lecture dévoués surtout aux œuvres modernes ». La libraire a découvert la littérature contemporaine avec Le Mercure de France (une revue littéraire française) souhaite présenter avant tout cette production. La librairie deviendra vite le lieu de rencontre des écrivains : Paul Fort, Pascal Pia, Jules Romains, Léon-Paul Fargue, Louis Aragon, André Breton, puis André Gide, Paul Valéry, André Salmon, Max Jacob, Pierre Reverdy, Blaise Cendrars, Jean Paulhan, Tristan Tzara, Jean Cassou étaient des premiers « abonnés ». En une occasion Apollinaire, de retour du Front en 1916, interpelle Adrienne : « c’est tout de même fort qu'il n'y ait pas un seul livre de combattant dans

cette vitrine ! ».

Adrienne Monnier, n’est pas seulement une libraire ordinaire contente de vendre ou de prêter des livres, sinon qu’elle va faire de sa librairie l'un des lieux majeurs de la création littéraire de l'entre-deux-guerres : elle initiera des rencontres autour de textes et de débats, lecture d’écrits ou commentant ceux des autres, conférences, mais aussi activités éditoriales.


 

7.- La Librairie Jousseaume dans la Galerie Vivienne :

 

La librairie Jousseaume est considérée un trésor de la Galerie Vivienne, sans aucun doute le plus beau passage couvert de Paris. Cette librairie est un monument littéraire qui attire touristes et lecteurs passionnés. Elle semble sortir tout droit d'un film d'époque. Le lieu, ouvert en 1826 et tenu par François Jousseaume, a vu défiler les plus grandes plumes, comme Colette qui y avait ses habitudes, et rayonne aujourd'hui pour son ambiance particulière, par sa riche sélection de livres rares. Dans ce joyau d’époque se côtoient des livres anciens et récents, tous d’occasion, vous pouvez y trouver des livres du XVIIe au XXIe siècle dont les premiers livres de poche. Elle a été classée monument historique, puisqu’elle a gardé son charme d'antan. À l'intérieur, les rayonnages sont sombres, le papier a vécu, les étagères débordent... On se croirait presque dans le Paris de Marcel Carné. Plus de 40 000 trésors se cachent dans cette librairie, alors si vous êtes des amoureux de la littérature classique ou même moderne, vous trouverez votre bonheur chez Jousseaume.


 

8.- Shakespeare and Company :

 

Shakespeare and Company est l’une des plus connues librairie du monde. Elle est spécialisée en littérature anglo-saxonne, en même temps qu’il s’agit d’une bibliothèque, c’est-à dire, vous pouvez lire assis dans un fauteuil au deuxième étage ou bien acheter un livre pour lire à la maison.

Le propriétaire le plus célèbre de la librairie a été Sylvia Beach, qui a dirigé l’établissement, situé au 12 rue Odéon, entre 1919 et 1941 (l’établissement est actuellement situé au 37, rue Bûcherie). Durant cette période, le magasin était considéré comme le centre de la culture anglo-américaine à Paris. Il a été visité par des auteurs qui appartenaient à la génération perdue, tels que Ernest Hemingway, Ezra Pound, F. Scott Fitzgerald, Gertrude Stein et James Joyce. Les membres qui fréquentaient la librairie, étaient tous membres mentionnés dans la Fête mobile d’Hemingway. En plus, la libraire Sylvia Beach a été la première à publier le livre de Joyce Ulysses en 1922, action pour laquelle est en partie fameuse. Ce livre a été interdit aux États-Unis et en Angleterre. Des années après, Shakespeare and Company a publié plusieurs autres éditions de ce livre. Le premier siège de Shakespeare and Company a fermé en décembre 1941 en raison de l'occupation de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Le magasin aurait fermé parce que Sylvia Beach avait refusé de vendre le dernier exemplaire de Finnegans Wake de Joyce à un responsable allemand. Le magasin de la rue de l’Odéon n’a pas été rouvert.

Néanmoins, il y reste une autre Shakespeare and Company située au 37, rue Bûcherie, en honneur à celle de la Belle Époque. Au 12 rue Odéon, le lieu où il y avait la premier Shakespeare and Company y reste une plaque, en mémoire de Sylvia Beach et la publication d’Ulysses de James Joyce.

 

(Plus information dans le parcours littéraire de la Génération Perdue.)

​

​

bottom of page